Tissages d'Autan est né il y a trois ans de l'envie de tisser des matières naturelles comme le chanvre, la laine, le lin et le coton bio. Ils soutiennent les filières locales et sont exigeants sur la qualité des matières premières. Cet engagement pour des matériaux écologiques et locaux est au cœur de leur identité et de leur démarche, mettant en avant une production respectueuse de l'environnement et des savoir-faire traditionnels.
Quand je suis arrivée dans ce hangar où on y tisse des merveilles, je suis tombée sur un club photo. Leur mission les a conduits jusqu'ici, à tissages d'autan : découvrir l'itinéraire des jeans de l'atelier Tuffery. 👖 J'étais comme une gamine à l'idée de me retrouver avec d'autres photographes partageant la même mission : mettre en valeur les dessous de la mode.💪
Les coulisses de la fabrication
Éric, cofondateur de l'atelier, nous a patiemment présenté toutes les étapes nécessaires pour fabriquer du tissu, sous nos yeux ébahis et nos flashs d'appareil photo. Quel boulot ça représente ! Et quelle machinerie impressionnante ! Je m'étonnais de l'utilisation de cartes perforées, dont j'avais entendu parler comme de quelque chose d'ancestral, d'oublié. « C'est parce qu'on a de vieilles machines, mais bon, ça va bien pour tisser le chanvre », m'a dit Éric, qui n'avait pas l'aire de trouver ça particulièrement émouvant. « Au moins, ça ne tombe pas en panne ! » Cette démonstration a mis en lumière la complexité et la précision du tissage, un savoir-faire qui se perpétue grâce à des machines robustes et historiques.
Témoignage de Clémentine : les valeurs de Tissages d'Autan
J'ai pris le temps de discuter avec Clémentine, qui est arrivée chez Tissages d'Autan au début. Elle ne se prédestinait pas du tout à l'industrie, mais son ancienne activité de tisserande artisanale ne lui permettait pas d'en vivre. « C'est très compliqué, pour ne pas dire impossible. »
Chez Tissages d'Autan, elle retrouve ses valeurs : le local, l'humain et le goût du travail bien fait.
Le local, parce que Tissages d'Autan soutient le développement de filières laine et chanvre locales et est exigeant sur le sourcing des matières premières.
L'humain, parce que chez Tissages d'Autan, on se parle, on s'écoute, on se comprend, aussi parce qu'on n'est pas cramponné à un seul poste même si chacun a son expertise.
Et le goût du travail bien fait, car, au delà de la qualité des tissus qui sortent de l'atelier, il est aussi gardien de savoir-faire qu'on délocalise de plus en plus.
Les défis du métier : une réalité physique et éprouvante
Bien sûr, même si beaucoup arrivent chez Tissages d'Autan par conviction, la pénibilité du travail est réelle, me disait Clémentine. J'avoue qu'avoir passé une heure dans l'atelier avec une seule machine en fonctionnement (ça peut aller jusqu'à sept) m'a fatiguée. C'est bruyant, mais c'est aussi physique. Il faut porter des trucs lourds, rester debout longtemps, faire des allers-retours pour chercher des fils ou embobiner, ou bien rester concentrée toute une journée sur l'enfilage d'une machine.
Et oui, il y a tout ça derrière chaque centimètre carré de tissu qui compose nos fringues. Ici, ce sont des personnes passionnées dans un petit hangar du sud de la France, mais la majorité du temps, il n'est pas question de bien-être au travail, d'augmenter les salaires, ou même de prendre le temps de recevoir un club photo et présenter l'atelier.
